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Les adeptes de la boutique pop-up Botari seront ravis d’apprendre que sa fondatrice, Minhye Jung, a ouvert un nouveau concept store, Kyō, le samedi 3 octobre.

En plus de vendre une sélection de vêtements vintage, y compris des vestes kimono, similaires à ce qui était auparavant disponible chez Botari, la boutique stockera d’autres objets de design, comme de la papeterie, de la céramique, et plus encore provenant de grandes villes telles que Tokyo et Helsinki.

Minhye Jung explique avoir choisi «Kyō» comme nom en raison de sa prononciation en japonais, le mot pouvant autant signifier «villes» qu’«aujourd’hui»: exactement les deux axes sur lesquels elle souhaite orienter son concept store.

«Les grandes villes m’ont toujours fascinée quand j’étais plus jeune», déclare celle qui a grandi à Séoul, en Corée, du Sud. «Lorsque l’on vient à Séoul, on peut y ressentir tant d’énergie et tellement de choses en l’espace d’une seule journée.» Elle compare également les grandes villes à des musées, ajoutant que «les souvenirs nostalgiques venant du passé et les visions du futur y cohabitent».

Une collectionneuse d’objets

En grandissant, Minhye Jung n’a pas eu accès aux médias japonais avant les années 90, lorsque la Corée assouplit ses règles de censure. Mais elle trouvait toujours un moyen de chercher ce qui lui plaisait et déménage plus tard à Tokyo pour étudier la langue japonaise et sa littérature, en partie pour son admiration pour le travail d’Haruki Murakami (un écrivain contemporain). C’est à cette période que son amour pour les vêtements vintage se développe.

Elle collectionnait déjà des objets vintage à Séoul (et l’essayage des vêtements de sa mère fut d’ailleurs son point de départ), mais c’est bien au Japon qu’elle commence réellement à apprécier le sens du détail et le savoir-faire relatif à la confection des kimonos.

C’est lors d’un voyage dans les îles Izu, «qui étaient autrefois très célèbres pour leurs onsens [sources chaudes]» que lui vient une nouvelle idée. «J’ai trouvé un magasin où de vieilles dames de la génération de ma grand-mère vendaient des kimonos vintage, et [il y avait] de belles vestes kimono dans la boutique. J’ai alors pensé que ce serait peut-être une bonne idée de les porter au quotidien parce que leur tissu était en soie délicate, où l’on peut apprécier les tissages, comme [de] véritables œuvres d’art.»

Les kimonos peuvent d’ailleurs se vendre des dizaines de milliers d’euros, explique-t-elle, et les familles commencent souvent à épargner dès la naissance d’un enfant afin de pouvoir acheter le kimono qu’il portera pour sa remise de diplôme ou encore d’autres cérémonies.

Minhye Jung vendait déjà ses trouvailles lorsqu’elle vivait au Japon, et son travail de photographe de mode à Paris ne fit que renforcer cette fascination pour les vêtements et le design. Celle qui a déménagé au Luxembourg il y a trois ans déclare qu’avant d’y ouvrir sa première boutique, elle «pensait que les gens d’ici étaient un peu conservateurs d’un point de vue vestimentaire», mais qu’«il y a eu beaucoup de gens qui ont vraiment apprécié» ses kimonos, «et même des collectionneurs qui ont acheté plus de trois pièces». Elle fut alors «heureuse de présenter quelque chose de nouveau.»

Il y a aussi des éléments scandinaves dans son magasin – peut-être pas vraiment une surprise pour certains, puisqu’elle a écrit un livre intitulé «Come By My Scandinavian Salon» («놀러와 요 북유럽 살롱» en coréen), publié par JoongAng Books en 2014.

Elle affirme qu’un label «made in Japan» peut être synonyme de qualité et que ses clients ont jusqu’à présent remarqué la même chose. À terme, elle espère qu’à côté des créations de Tokyo, Séoul et Helsinki, des objets luxembourgeois seront également proposés dans son magasin.

«De la joie dans les petites choses»

Avant le Covid-19, Minhye Jung raconte qu’elle se rendait en Extrême-Orient deux à quatre fois par an, du Japon en passant par la Corée du Sud, et qu’elle «revenait avec trois à quatre très grosses valises».

Évidemment, la pandémie a eu un impact sur ses voyages, mais pas seulement. «Mes parents étaient vraiment inquiets de la situation ici et m’ont demandé à plusieurs reprises si j’étais certaine de vouloir ouvrir pendant cette période, ne sachant pas comment cela aller se passer au Luxembourg, même si la situation est bien maîtrisée depuis le début.»

Mais la crise sanitaire semble au contraire l’avoir en quelque sorte nourrie. «C’est maintenant que je veux vraiment apporter des choses plus joyeuses dans notre vie», dit-elle. «Nous avons tous traversé ce lockdown et [je veux] apporter de la joie avec les petites choses… qui peuvent peut-être, je l’espère, égayer notre vie quotidienne.»

À l’intérieur de la boutique, Minhye Jung souhaite que les clients apprécient l’instant présent et aspire à «créer un décor qui serve de ‘jardin de contemplation’ à ses clients.» Et, bien qu’elle ne puisse actuellement pas vendre de boissons, elle anticipe déjà l’aménagement d’un espace où elle pourrait proposer du café torréfié. «Il faut vraiment prendre son temps pour faire ce genre de café, il nécessite le bon matériel, la bonne technique et les bons grains de café. Vous devez verser l’eau lentement et profiter du moment où finalement vous pouvez le boire.»

Elle est d’ailleurs la première à admettre que le Covid a également conduit à une certaine introspection, mais elle pense que créer des moments de joie dans sa boutique permettra à d’autres de pouvoir s’évader. «Avec la situation de crise actuelle, l’environnement dans lequel nous évoluons devient de plus en plus important: ce que nous buvons, mangeons, portons, tous nos choix nous donnent plus de responsabilités et je pense que nous devenons plus conscients.»

 

https://paperjam.lu/article/ky-jardin-contemplation-amoure

 

EN 

Fans of the Botari Boutique pop-up shop will be pleased to know its founder Minhye Jung has a new concept store, Kyō, set to open its doors on 3 October.

 

In addition to selling hand-selected, vintage clothing, including kimono jackets, similar to what was previously available at Botari, the shop will stock other design objects, stationery, ceramics and more from cities as wide ranging as Tokyo and Helsinki. 

Jung says she selected “Kyō” for its name because, depending on how it is pronounced in Japanese, the term can mean either “cities” or “today”, and it’s these two axes she wants to be the focus of the concept store. 

“Cities always fascinated me when I was young,” says Jung, who grew up in Seoul, South Korea. “When you go to Seoul, you see so much energy, so many things going on, 24 hours a day.” She also compares cities to museums, adding: “nostalgic memories of the past and visions of the future live side by side.”

Collectors' items

Growing up, she didn’t have legal access to Japanese media until the 1990s, when South Korea loosened its censorship rules. But she still found ways to seek out what she loved and moved to Tokyo later to study Japanese language and literature, in part because of her love of Haruki Murakami’s work. It was there that her love for vintage clothing really expanded.

Jung had already been collecting vintage items in Seoul (trying on her mother’s pieces was how she got her start), but in Japan she started to greatly appreciate the level of detail and craftsmanship behind kimonos. 

It was on a trip to the Izu Islands “which used to be really famous for their onsens [hot springs]” that she got a new idea. “I found a shop where the old ladies, my grandmother’s generation, are selling vintage kimonos and [there were] beautiful kimono jackets in the shop. I thought maybe it could be a good idea to wear it in daily life because the fabric is beautiful silk, you can see how they weave them, they’re like [pieces of] art.”

Kimonos can sell for tens of thousands of euros, Jung explains, and families will often start saving for one after the birth of a child so they can purchase the kimono for graduation or other ceremonies.

Jung was already selling her pieces online while she lived in Japan, and her work involving fashion photography in Paris, France, thereafter only solidified this appreciation for clothing and design. Jung, who moved to Luxembourg three years ago, says before opening her first shop she “thought that people here in Luxembourg are a bit conservative in fashion,” but nevertheless “there are a lot of people who really enjoyed my kimonos and even collectors who bought more than three pieces, so I was happy to introduce something new here in Luxembourg.” There are also Scandinavian elements in her store--perhaps no surprise, given she literally wrote a book titled "Come By My Scandinavian Salon" (놀러와요 북유럽 살롱 in Korean) which was published by JoongAng Books in 2014.

Jung says a “made in Japan” label can be synonymous with quality and that her customers so far have noticed the same. Eventually she hopes that alongside designs from Tokyo, Seoul and Helsinki objects from Luxembourg will be included in her store.

“Joy with little objects”

Prior to covid-19, Jung says she would visit the far east two to four times per year, normally to Japan by way of South Korea, and would “come back with three to four really big suitcases.” Of course, the pandemic impacted her travels, but there was more. “My parents were really worried about the situation here and were asking me several times, are you sure you want to open at this moment? You never know what will happen in Luxembourg, even though the situation was well controlled from the beginning.”

But the health crisis seems to have actually fuelled Jung. “This is the moment where I really want to bring some more joyful things in our life,” she says. “We all experienced what it was like in the lockdown situation and [I want] to bring joy with the little objects… that can maybe, I hope, change your daily life.”

Inside the shop, Jung wants customers to enjoy moments and experiences and so will “create spaces to serve as a ‘mind garden’ for customers”.  And, although she cannot currently sell drinks, she’s already anticipating an area showcasing things like slow coffee, for example. “You have to really take time to make coffee because it’s hand drip, heavier, stainless filter and you grind the coffee beans, or can buy the ground coffee. You pour the water slowly and enjoy the time and moments where you drink the coffee.”

Jung is the first to admit that covid also led to some introspection, but she thinks creating joyful moments within the shop will allow others to switch off. “With the situation that is going on with covid, the surrounding we are living in is becoming more important: what we are drinking, eating, wearing, all the choices are giving us more responsibility, and I think we become more aware.” 

DELANO Magazine Luxembourg, News 'Kyō, a mind garden for design lovers'

 

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